…euh non génétiques !
Que va donner jaune x cambodge ?
Envie de puzzle ce matin
pour essayer de "construire" ces alevins avec un peu d'avance sur leur développement extrêmement lent (mais je vais modifier la méthode de changement d'eau pour voir si ça peut changer)!!
Quelques images pour rendre tout ça plus compréhensible
Au niveau de la couche noireGène 1 : synthèse ou non de mélanine
Les Bettas de phénotypes jaune et cambodge sont homozygotes pour l’allèle « cambodge » (deux allèles c).
100% d’alevins de phénotype cambodge attendus.
Gène 2 : quantité de mélanine
Les parents comme les alevins étant de phénotype cambodge (mélanine non synthétisée), impossible de connaître les allèles présents pour ce gène.
Au niveau de la couche iriséeGène 1 : répartition des couleurs irisées
Les Bettas de phénotypes jaune et cambodge sont homozygotes pour l’allèle « répartition normale » (deux allèles si). L’allèle si est récessif sur l’allèle Si (irisation étendue), ce dernier étant associé aux phénotypes bleu-roi, bleu-acier et turquoise.
100% d’alevins de phénotype « irisation normale » attendus.
Gène 2 : couleurs irisées
Les parents et les alevins étant de phénotype « irisation normale », impossible de connaître les allèles de ce gène…sauf peut-être lors du développement des alevins ?? Le croisement de la femelle cambodge avec un mâle bleu-roi a permis de connaitre les allèles qu’elle porte sur ce gène (grâce à l’allèle « irisation étendue » du mâle) : la femelle est hétérozygote Blbl.
Au niveau de la couche rougeGène 1 : répartition du rouge
Le phénotype jaune est associé à la présence d’au moins un allèle « rouge étendu » (ER) alors que les Bettas de phénotype cambodge sont homozygotes pour l’allèle « répartition normale du rouge » (er) [interrogation personnelle sur ce point]. ER est dominant sur er, le mâle peut donc être homozygote (deux allèles ER) ou hétérozygote (un allèle ER et un allèle er).
Cas n°1 : Mâle homozygote...100% de génotype ERer qui correspond au phénotype « rouge étendu »
Cas n°2 : Mâle hétérozygote...50% de génotype ERer qui correspond au phénotype « rouge étendu » et 50% de génotype erer qui correspond au phénotype « répartition normale du rouge ».
Gène 2 : synthèse ou non du rouge
Les Bettas de phénotype jaune sont décrits comme homozygotes pour l’allèle « non-rouge » (nr). Le phénotype cambodge est associé à la présence d’au moins un allèle « rouge » (R). R est dominant sur nr. La femelle peut donc être homozygote (deux allèles R) ou hétérozygote (un allèle R et un allèle nr) alors que le mâle est homozygote (deux allèles nr).
Cas n°1 : Femelle homozygote...100% d’alevins de phénotype rouge, porteur de l’allèle « non-rouge ».
Cas n°2 : Femelle hétérozygote...50% d’alevins de phénotype rouge, porteur de l’allèle « non-rouge » et 50% d’alevins de phénotype jaune.
En résumé :Tous les alevins devraient avoir la même apparence (même phénotype) pour les couches noire et irisée soit parce qu’ils ont le même génotype (cas des gènes 1 pour les deux couches) soit parce qu’ils ont des génotypes différents mais que cela ne modifie pas leur apparence (cas des gènes 2 pour les deux couches).
Par contre, au niveau de la couche rouge, il y a 4 possibilités :
1.
Mâle homozygote pour le gène 1 x Femelle homozygote pour le gène 2 : 100% d’alevins de phénotype « rouge étendu » x « rouge » = 100% de Bettas rouge sur le corps et les nageoires.
2.
Mâle homozygote pour le gène 1 x Femelle hétérozygote pour le gène 2 : 50% d’alevins de phénotype « rouge étendu » x « rouge » et 50% d’alevins de phénotype « rouge étendu » x « jaune » = 50% de Bettas rouge sur le corps et les nageoires et 50% de Bettas jaunes sur le corps et les nageoires.
3.
Mâle hétérozygote pour le gène 1 x Femelle homozygote pour le gène 2 : 50% d’alevins de phénotype « rouge étendu » x « rouge » et 50% d’alevins de phénotype « répartition normale du rouge » x « rouge » = 50% de Bettas rouge sur le corps et les nageoires et 50% de Bettas cambodge à nageoires rouges.
4.
Mâle hétérozygote pour le gène 1 x Femelle hétérozygote pour le gène 2 : 25% d’alevins de phénotype « rouge étendu » x « rouge », 25% d’alevins de phénotype « rouge étendu » x « jaune », 25% d’alevins de phénotype « répartition normale du rouge » x « rouge » et 25% d’alevins de phénotype « répartition normale du rouge » x « jaune » = 25% de Bettas rouges sur le corps et les nageoires, 25% de Bettas jaunes sur le corps et les nageoires, 25% de Bettas cambodges à nageoires rouges et 25% de Bettas cambodges à nageoires jaunes.
Soit l’observation rejoint l'une de ces 4 possibilités, et on pourra connaître le génotype des parents pour les deux gènes de la couche rouge…soit l’observation ne colle pas à la théorie, et l’une des hypothèses sera fausse (ce qui est attendu en fait, notamment pour le gène 1 de la couche rouge !!!).
Il ne faut pas oublier que la plupart de ces gènes codant pour des couleurs ou leur répartition agissent sur des quantités de pigments et de chromatophores, un même génotype peut donc correspondre à différents phénotypes (variation d'intensité de la couleur et de sa répartition).
Pour la couche noire, l'allèle cambodge agit comme un interrupteur. Lorsqu'un betta est homozygote pour cet allèle, l'interrupteur est en position "arrêt" et la mélanine n'est pas visible...Néanmoins, au cours du développement de l'alevin, il peut y avoir une mauvaise copie du gène (mutation) qui remet l'interrupteur en position "marche" ce qui peut expliquer les quelques écailles noires du mâle. Rien n'indique que cette mutation sera porté par les gamètes du mâle et l'on peut obtenir des jeunes à corps cambodge "propres" ou à corps cambodge avec quelques écailles noires.
Pour la couche irisée, l'allèle "répartition normale" n'inhibe pas la synthèse des pigments responsables des couleurs irisées, elle en réduit seulement la répartition par rapport à l'allèle "répartition étendue"...il est possible que cet allèle s'exprime de manière assez importante chez la femelle et que son apparence résulte de l'interaction entre la couche irisée (bleu-roi) et la couche rouge sur les nageoires. Les cambodges rouges pourraient avoir un allèle "répartition normale" qui s'exprime peu, ou l'une des couleurs irisées (par ex. le bleu-acier) interagit peu avec le rouge !!!
Ces variations de teinte sont certes "embêtantes" mais ne devraient pas empêcher de déterminer le génotype des parents et des alevins...
Reste à savoir si les prévisions génétiques sont aussi fiables que les prévisions météorologiques
Avec le rythme de croissance actuel, réponse à l'automne !!!